Le West Coast Swing

Le West Coast Swing est une danse à deux de style swing, issue du Lindy Hop. Cette danse sera considérée plus tard comme une version « douce » du jitterbug (notamment par la suppression des jetés de jambes, les "kicks"). D’abord appelé Western Swing en 1951, son appellation définitive se fera en 1961.

Elle est caractérisée par des mouvements très élastiques des partenaires, que ce soit individuellement ou bien l'un par rapport à l'autre. Certains considèrent à tort (cf. historique) que c'est une danse Swing (lindy ou boogie) interprétée comme une danse sportive ; d'autres personnes considèrent par ailleurs qu'il ne s'agit plus d'une danse Swing, puisque le blues originel ne représente plus qu'une petite partie des différents courants musicaux pouvant être interprétés en West Coast Swing.
Elle laisse une grande part à l'improvisation. Cette danse se pratique sur un vaste éventail de styles de musique : pop, funk, dance, country, jazz, blues, RnB, disco, ...

Origine:
1920
New York, 26 mars 1926, le « Savoy » ouvre ses portes. C’est un dancing "intégré" (accueillant les noirs & les blancs) où se réunissent les meilleurs danseurs, qui viennent danser sur la musique des big bands. Le succès est immédiat, les gens viennent en masse danser sur du swing (courant du jazz ternaire et très dansant) en dansant sur une base de 8 temps pour « coller » à la musique.
Légende communément acceptée : 21 mai 1927, Charles Lindbergh vient de traverser l'Atlantique, c'est le grand saut, "le Big Hop". C'est un événement mondial qui se fête partout dans le monde, notamment au Savoy. C'est à ce moment qu'un journaliste vient interviewer un des meilleurs danseurs de l'époque (Georges "Shorty" Snowden), pour savoir ce qu'il dansait. Cependant, cette danse n'avait pas de nom particulier, et sans doute à court d'inspiration et/ou en hommage à "Lindy" (Charles Lindbergh), ce dernier répondit qu'il dansait le "Lindy Hop".
1930
Dans les années 1930, un danseur Californien du nom de Dean Collins décide d'aller "au temple du swing" pour apprendre à danser le "swing". Chaque danseur a à cette époque un style très marqué et celui de Dean va progressivement évoluer vers une danse sans bounce (droite & fluide). Il rejoint Los Angeles en 1937, sur la côte ouest des États-Unis. Malgré son style très original, l’association de Dean avec une partenaire exceptionnelle (Jewel McGowen) va lui permettre de gagner des concours. Beaucoup de danseurs vont alors s’intéresser à sa technique de danse. À ce moment, cette danse n’a pas encore de nom, on parle juste de « swing ».
1940
Dans les années 1940 et les années 1950, Dean se consacre à la réalisation de films pour Hollywood (avec les danseurs locaux qui étaient ses élèves). Hollywood donnera comme nom « Jitterbug » à cette danse qui reste pour Dean « juste du swing ». La diffusion de ce style de danse est alors mondial, grâce aux films et aux soldats américains de la Seconde Guerre mondiale.
Dans les années 1940, Dean Collins se voit embauché par Arthur Murray, directeur du plus grand studio de danse américain (3560 franchises à l’époque). Arthur veut répandre le style de Dean parmi les centaines de styles de « jitterbug » différents dansés partout en Amérique. L’avantage du style de Dean est une danse plus coulée et douce (d’où l’appellation « sophisticated swing » par Arthur, là où d’autres envoient des kicks ou des acrobaties plus ou moins spectaculaires, qui ne sont pas forcément du meilleur effet dans les dancings où la place se fait parfois rare…
En plus de cette cacophonie de styles, la communauté américaine des danses de salon va adapter le Jitterbug en une version « simplifiée » : le East coast swing, une danse en 6 temps où le cavalier a un rôle très central.
De son côté, en marge de la communauté américaine de danse de salon, Arthur Murray souhaite ensuite faire le ménage dans les différents styles de Jitterbug. Le « sophisticated swing » de Dean, toujours très populaire sur la côte ouest sera officiellement nommé « Western Swing » en 1951.
1950
Dans les années 1950, les bons danseurs dansaient le Western Swing en le faisant passer comme du « East Coast Swing ». En fait, les débutants apprenaient le East Coast Swing, et une fois un certain niveau atteint, ils voyaient le style du Western Swing. Le Western Swing s’est donc vu enrichi des passes en 6 temps adaptées du East Coast Swing.
C’est alors qu’arrive la musique « rock 'n' roll ». Arthur Murray tente un coup médiatique en appelant le « Western Swing » « Rock 'n' Roll Dancing »… Devant le peu de succès du rock 'n' roll dancing, Arthur revient donc à l’enseignement du Western Swing (qui est, je le rappelle, la même chose !)
En 1958 une ancienne danseuse, qui avait délaissé le swing (après avoir fait partie des enseignantes des Studios Murray), décide d’ouvrir son école : c’est Skippy Blair, 30 ans. À cette époque, les danses de couple sont peu à peu délaissées, à cause de la télévision qui était à l’époque une « attraction » qui réunissait les personnes, et à cause de l’arrivée des danses solo (notamment le twist), beaucoup moins codifiées et plus simples à apprendre. Cependant, Skippy aura un certain succès et fondera en 1968 le GSDTA (Golden State Dance Teacher Association). Elle va participer à la codification du Western Swing, et aussi à son changement de nom, car à l’époque Western Swing était souvent confondu avec « Country Western » ou le « Country Western Swing », qui n’ont rien à voir. En 1961 elle utilise le terme « West Coast Swing » sur ses publicités. Officiellement, c’est la première apparition du terme « West Coast Swing ».
2000
Jusqu'au début des années 1990, le West Coast Swing se dansait sur du swing, souvent des blues plus ou moins rapides interprétés entre la danse de salon, le lindy-hop et le boogie-woogie. Mais en 1996, un nouveau courant se fait sentir, en commençant à intégrer des rythmes funky dans la danse. Cette évolution va devenir une révolution en 1999 avec les prestations de Jordan Freesbee & Tatiana Mollmann.
Il existe actuellement 2 interprétations du West Coast Swing :
Binaire : style funky. Pour danser sur des musiques… binaires (rock, funk, R’n’B…). Cette forme est dans les faits une légère adaptation du style classique. Visuellement, ce style est plus énergique et plus explosif.
Ternaire : style classique. Pour danser sur des musiques « swing » (notamment le blues). Cette forme restera toujours la base du West Coast Swing (d'un point de vue technique), très adaptée aux mouvements coulés et sensuels.
La différence entre ces deux styles est le moment où l'on pose le pied sur les contre-temps.
En binaire, lors du « et », le pied est posé exactement au milieu entre les deux temps : 3.et.4, 5.et.6.
En ternaire, lors du « et », le pied se pose après le milieu entre deux temps : « 3..et4, 5..et6 », c'est le "Rolling Count" (la musique étant ternaire, cet ajustement est naturel).
Plus généralement, cette danse se fait surtout sur des tempo lents qui vont de 20 à 34 MPM3 et sur des musiques très variées : de Fever (Peggy Lee) à Poker Face (Lady Gaga) en passant par I feel good ! (James Brown) ou bien "Beat it" (Michael Jackson), toutes les époques sont représentées des courants Blues, Funk, RnB, Pop.La sensualité du WCS se manifestant lors d'un Jack'n Jill.

Il existe une énorme possibilité d'interprétations, avec notamment un rôle très actif pour la partenaire. Le cavalier déclenche les passes plus ou moins sophistiquées sur la musique en restant à l'écoute permanente de sa partenaire. Cette dernière peut alors décider soit de suivre basiquement le cavalier, soit de composer avec le guidage pour rendre la passe plus esthétique ou pour mettre en relief un passage de la musique.
Le tempo relativement lent des musiques est propice à la sensualité. Cette sensualité se sent dès le début de l'apprentissage et est source de jeux, d'amusements et d'humour. Ces éléments sont également une source supplémentaire d'inspiration pour interpréter la musique.
Le West Coast se danse "à plat" contrairement à d'autres danses swing qui ont un "bounce" (lindy/boogie). Cette particularité permet aux filles de se chausser de talons.